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«Avec la fermeture des écoles et des garderies en raison de la pandémie, il s'est avéré très difficile de concilier les obligations professionnelles et la vie familiale. Une mère ne devrait pas avoir à renoncer à ses ambitions professionnelles pour des raisons financières. Outre l'expérience professionnelle, la participation au marché du travail avec une charge de travail élevée ou un emploi à plein temps a un effet positif sur de nombreux autres facteurs: il s'agit, par exemple, de consolider ses connaissances spécialisées, de disposer de possibilités de formation continue, de se mettre en réseau, de contribuer à son propre régime de retraite professionnelle, mais aussi de pouvoir se consacrer à son propre épanouissement professionnel.»
«La hausse du niveau d’éducation résulte en grande partie de la présence accrue des femmes dans l’enseignement supérieur. En 1970, un peu moins de 4% des femmes étaient titulaires d’un diplôme universitaire. En 2014, ce chiffre était passé à 22%. Ceci dit, pouvons-nous vraiment nous permettre, avec les futures mères, de perdre sur le marché du travail des spécialistes formées à grands frais? Les mères qualifiées sont trop souvent contraintes de réduire leur charge de travail. Cette situation s’explique principalement par les coûts élevés et le manque de structures d’accueil. Je suis convaincue que les mères qui ont investi du temps et de l’argent dans leur formation devraient pouvoir utiliser leur potentiel dans leur vie professionnelle.»
«Le taux de féminisation des équipes dirigeantes des PME attestent que ces dernières apprécient les femmes hautement qualifiées. Il s’agit le plus souvent d’une situation gagnant-gagnant. Les PME profitent de l’expertise des femmes qui, en retour, bénéficient de conditions de travail plus souples et de hiérarchies horizontales avec de bonnes perspectives de carrière. Les femmes bien formées, et surtout les mères, payent toutefois très cher l’augmentation de leur charge de travail. D’une part parce qu’elles passent dans une tranche d’imposition supérieure et d’autre part parce qu’elles doivent faire face à des dé-penses de crèche encore plus élevées. Dans ce domaine, un allégement de la fiscalité génère des incitations qui vont dans le bon sens. Et peu importe qu’il soit lié au coût de la garde par un tiers ou à la déduction générale pour enfants. Les grands-parents, les membres de la famille ou les amis demandent rarement un salaire, qui pourrait être déclaré comme frais de garde par un tiers.»
Le capital humain chez les femmes est aujourd’hui encore trop peu valorisé. Si la parité hommes-femmes dans la formation présente des progrès indéniables, font encore défaut pour les femmes et mères de famille l’accès au marché, à des métiers ou encore plus à des postes de direction/conseils d’administration. Les choix d’entrer sur le marché du travail, de s’y épanouir, de fonder une entreprise ou encore d’accéder à un poste de direction favorisent la compétitivité et la croissance de l’économie suisse. La liberté de choix et la liberté entrepreneuriale des mères (et des pères) doivent donc être rendues possibles.
La prise en compte fiscale des frais de garde des enfants s’inscrit dans le cadre de l’initiative du Conseil fédéral visant à combattre la pénurie de personnel qualifié (Fachkräfteinitiative, ci-après: FKI). La présente révision de la loi fédérale sur l’impôt fédéral direct (LIFD) propose de réduire les effets pervers de la fiscalité sur l’activité lucrative et comprend deux modifications ménageant le portemonnaie des familles. Désormais, les familles et les familles monoparentales pourront déduire de leur revenu imposable dans l’IFD des frais de garde des enfants par des tiers ou les frais de garde par les contribuables eux-mêmes. Contre toute attente, le PS, ardant défenseur de la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale, a lancé un référendum. Ce dernier ayant abouti, l’objet sera soumis au vote populaire le 27 septembre 2020.
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